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Pablo Rodriguez démissionne de son poste de chef du Parti libéral du Québec
Pablo Rodriguez, alors chef du Parti libéral du Québec, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale le mardi 25 novembre 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot Empêtré dans des controverses depuis plusieurs semaines, le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Pablo Rodriguez, a démissionné de son poste mercredi, après seulement six mois de règne.
M. Rodriguez l’a annoncé à ses députés lors d’une réunion virtuelle. Il tiendra une conférence de presse jeudi matin à la permanence du PLQ, à Montréal.
Le chef libéral était dans l’embarras depuis la mi-novembre, alors que plusieurs allégations sont sorties dans les médias concernant sa campagne à la direction.
Le coup de grâce est finalement survenu mardi, lorsque «Le Journal de Montréal» a allégué qu’une vingtaine de donateurs se seraient fait rembourser leurs contributions de 500 $ lors d’une soirée — une pratique illégale en vertu de la Loi électorale.
En novembre, le média avait également publié des textos suggérant que des sommes d’argent, des «brownies», auraient été versées pour inciter à voter pour Pablo Rodriguez lors de la course à la chefferie libérale.
Bien que légale, cette pratique avait soulevé des questions éthiques. L’Assemblée nationale a depuis adopté une loi pour interdire l’achat de votes lors des courses à la direction.
M. Rodriguez a toujours plaidé qu’il n’était pas au courant et qu’il n’avait rien à se reprocher, mais la pression n’a cessé de s’accroître et les appels à sa démission se sont multipliés.
Député fédéral de longue date pour le Parti libéral du Canada, M. Rodriguez a traversé la rivière des Outaouais pour se lancer dans la course à la direction du PLQ en septembre 2024.
Élu chef en juin dernier, avec 52 % des appuis lors du deuxième tour, M. Rodriguez se présentait comme le candidat de l’expérience qui était capable de mener les libéraux à la victoire aux élections de 2026.
Or, son leadership a été remis en cause dans les dernières semaines, alors que les révélations sur sa course à la direction ont fait la manchette des journaux à répétition et ont mené au déclenchement de plusieurs enquêtes.
L’Unité permanente anticorruption (UPAC) s’est même saisie du dossier.
«La démission de Pablo Rodriguez était inévitable, a réagi par communiqué la co-porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal. Il porte la responsabilité de pratiques de financement qui n’auraient jamais dû être tolérées.
«Il ne faut pas se tromper: son départ n’est absolument pas garant de la fin des prête-noms, des collectes d’argent douteuses, des apparences de corruption et de la proximité avec les puissants intérêts économiques», a-t-elle ajouté.
Course ou couronnement?
En entrevue à Radio-Canada mercredi, l’ancien président de la commission politique du PLQ, André Pratte, a dit souhaiter que l’on organise une course rapidement pour remplacer M. Rodriguez à la tête du parti.
L’ancien candidat Karl Blackburn s’est montré intéressé à briguer de nouveau la chefferie, tandis que son adversaire Charles Milliard serait toujours en réflexion. D’autres candidats pourraient se manifester, selon M. Pratte.
«C’est sûr que le temps presse. Les gens n’ont pas des mois pour réfléchir. S’il y en a qui veulent y aller, il va falloir qu’ils commencent rapidement», a-t-il fait valoir.
«C’est important que le prochain chef ou la prochaine cheffe ait une victoire (…) décisive. (…) Sa responsabilité (…) sera de réunir les gens rapidement pour qu’on puisse aller de l’avant avec le travail qu’on a à faire pour les élections», a-t-il ajouté.
«Une chose est certaine, a déclaré pour sa part M. Milliard sur X. L’heure des grands changements a sonné. Le renouveau du PLQ est nécessaire, incontournable et urgent. Les Québécois nous regardent.»
Selon les nouvelles règles du PLQ, l’exécutif pourrait aussi choisir de nommer le prochain chef, sans tenir de course.
«Je serais très surpris que ce soit un couronnement. (…) Il faudrait que ce soit une personne avec une notoriété fracassante», a commenté sur les ondes de RDI l’ancien conseiller politique du PLQ Salim Idrissi.
De son côté, l’ex-cheffe parlementaire du PLQ, Marwah Rizqy, est sortie de son mutisme mercredi pour faire une «mise au point importante».
«J’ai eu l’occasion, dans les mois précédents, d’annoncer que je n’avais pas l’intention de me représenter à titre de députée, et ce, afin de pouvoir occuper le rôle que je souhaite pleinement occuper auprès de mes enfants qui sont encore en très bas âges.
«Certains médias évoquent mon nom en tant que candidate potentielle. (…) Je tiens à réaffirmer fermement que je n’avais pas cette intention, que je ne l’ai pas aujourd’hui et que je ne l’aurai pas non plus dans les prochaines semaines», a-t-elle écrit sur Facebook.
Une crise en plusieurs épisodes
La crise au PLQ a éclaté le 17 novembre dernier, lorsque Mme Rizqy a congédié sa directrice de cabinet Geneviève Hinse pour «faute grave», sans avoir consulté M. Rodriguez au préalable.
Le 2 décembre, M. Rodriguez expulsait Marwah Rizqy du caucus libéral, citant son «manque de loyauté». Mme Hinse la poursuit aujourd’hui pour atteinte à son «honneur, sa dignité, son intégrité et sa réputation».
Deux jours plus tard, la députée de Chomedey, Sona Lakhoyan Olivier, était à son tour exclue du caucus, le temps que la commissaire à l’éthique enquête sur l’utilisation des ressources de son bureau de comté.
– Avec les informations de Patrice Bergeron et de Thomas Laberge, à Québec